Exposition “Accueillir, cueillir, recueillir”

09.03 - 25.03.2023

COMMISSARIAT : Laure Boucomont & Henri Guette

AVEC : Cécile Beau, Lélia Demoisy, Quentin Derouet, Mireille Favergeon, François Génot, Sylvain Le Corre, Célia Nkala, Paul de Pignol, Aurélie Scouarnec, Eugénie Touzé, Louise Vendel

“Je n'ai fait que passer, accueillir.
J'ai vu ces choses, qui, elles-mêmes,
plus vite ou au contraire plus lentement
qu'une vie d'homme, passent”

Paysages avec figures absentes, Philippe Jaccottet

C’est à l’échelle de la main que l’on cueille. Il y a dans ce geste ancestral quelque chose qui ne peut être automatisé. Cela peut être une fleur ou un fruit, aussi bien pour assouvir la faim que pour le plaisir des yeux. L’histoire ne dit pas quand pour la première fois on a pu composer un bouquet. Les débuts de l’art restent incertains mais de nouvelles études scientifiques, pointées par Baptiste Morizot dans La Piste Animale, établissent l'hypothèse que la perception des couleurs serait liée aux besoins de discerner l’état de maturité d’un fruit. Regarder c’est donc être prêt à cueillir, à saisir.

  • Cette attitude se vérifie chez de nombreux artistes qui pratiquent cette forme d’attention active et qui commence par se saisir dans leurs travaux de ce qui constitue leur environnement direct. Plus ou moins concrètement, plus ou moins métaphoriquement. Le cueilleur est aussi bien celui qui prend l’objet que son image, la cueilleuse est celle qui ne craint pas les allers et retours. Mais si l’on peut voir ce qu’il reste d’un milieu ou d’un environnement dans leurs œuvres, que laissent-ils au milieu une fois partis ? Peut-être la capacité à voir un paysage, peut-être la perception de nos propres empreintes.

    Être en état d’accueillir, c’est être dans une disponibilité au présent. Celui qui accueille est celui qui laisse les choses advenir, qui reste ouvert face aux évènements, aux nouveautés. Celle qui accueille est celle qui a le plus de chance de trouver ce qu’elle ne cherchait pas, principe de sérendipité. Estelle Zhong Mengal dans Apprendre à voir propose un changement de perspective pour appréhender le monde moins comme un décor que comme un ensemble vivant. En retraçant le parcours de pionnière de la botanique ou de l’ornithologie, d’observatrices amatrices, la philosophe permet de retrouver les arbres qui cachent la forêt et de prêter attention aux relations interespèces au plus proche de nous.

    Se mettre en état d’accueillir relève ainsi d’un processus qui est autant le fait de l’artiste que de tout observateur. Certains vont marcher pour donner de l’air à leurs idées, d’autres lire pour se confronter à d’autres points de vue, certaines vont aller à la rencontre d’autres personnes ou encore entrer directement en contact avec la matière de leurs œuvres, la terre ou le papier, le bois ou la peinture.

    Ce qui semble être une évidence doit sans cesse être rappelé ; le temps d’une œuvre, avec les erreurs de parcours, les dérives, ne peut être raccourci ou normalisé. L’association Fertile qui accueille des artistes en résidence porte aussi cette conviction et cet engagement, cette attitude de celles et ceux qui sont prêts à se changer soi-même. Cueillir, recueillir, accueillir autant qu’à des gestes fait référence à des attitudes. Les formes que réunit l’exposition sont diverses ; elle jouent des temporalités et des traditions autant que de technologies plus récentes. Les récits qu’elles convoquent avec leurs récurrences mettent en doute même nos façons de raconter une histoire. Au travers de son essai The Carrier Bag Theory of Fiction, Ursula Le Guin invite à imaginer quelles fictions nous pourrions élaborer à partir du modèle du panier. Cet objet, nécessaire à la cueillette, et qui sous la forme du sac nous accompagne aujourd’hui, permet en effet de se déplacer. Véritable réservoir de possibles, sans hiérarchie, il rassemble différents objets parfois sans usage, comme un lieu de recueil similaire à la maison d’un ou d’une collectionneuse.

    Henri Guette

 
 

La moitié des bénéfices générés par la vente des œuvres d’art est reversée à l’association Fertile Art afin de financer le budget de production des résidences d’artistes organisées au Domaine de Toury.

 

Les Artistes

  • Née en 1978, Cécile Beau vit et travaille entre Paris et le Morbihan.

    Composé d’installations où le son, l’image et l’objet entretiennent des rapports étroits et multiples, le travail de Cécile Beau s’intéresse aux phénomènes trop lents, trop lointains ou trop discrets pour l’échelle de temps humaine. Elle construit une œuvre minimale et sensorielle qui se saisit de la nature et du cosmos comme objet d’étude et de contemplation. L’artiste déplace temps et espace, propose des territoires intermédiaires, des entre-deux toujours étranges, dépouillés de toute présence humaine. Elle fait intervenir végétaux et minéraux qu’elle mêle à des machineries illusionnistes pour recréer des phénomènes physiques spécifiques. Ceux-ci se voient « activés » dans des écosystèmes prenant la forme de paysages d’une poésie, souvent austères et énigmatiques, qu’elle fusionne en d’étranges hybrides naviguant dans un autre espace-temps… Ainsi il apparaît que l’artiste ne propose pas des scénarios préétablis mais lance des pistes où le spectateur peut se perdre à loisir

    Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Marseille en 2003 et sortie du Fresnoy, studio national des arts contemporains en 2008, Cécile Beau a participé à de nombreux projets d’exposition collectives en France, à l’Abbaye de Maubuisson, au Palais de Tokyo, lors Voyages à Nantes, comme à l’étranger au Moca Shenzen en Chine, au Centre culturel Kirchner à Buenos Aires, ou encore au Bhubaneshwar Art Trail en Inde. Mis à l’honneur dans des expositions monographiques à la galerie 22,48m2 Paris, au Point Commun Annecy, ou à la Maison des Arts de Malakoff, elle a remporté avec Nicolas Mogermont une commande publique de Bordeaux-Métropole pour la station de tramway de Blanquefort en 2017.

  • Née en 1991, Lélia Demoisy vit et travaille dans les Yvelines.

    Depuis son mémoire de fin d’étude traitant de l’idée de fusion avec la nature, Lélia Demoisy travaille sur le rapport de l’humain au reste du monde vivant. En accordant une attention particulière au corps qu’elle place au centre de ses installations, l’artiste travaille à l’échelle de l’individu. En le déplaçant soit dans la galerie même, soit à l’extérieur. Par ses sculptures à taille humaine, son travail du bois volontiers mimétique, qu’il s’agisse d’évoquer les os d’une baleine, ou un oeuf elle joue des perceptions du visiteur et le déplace dans ses attentes. L’arbre qui occupe une place fondamentale dans son travail est ainsi volontiers associé à l’acier qu’elle manie pour s’adapter à la forme organique. L’acier se fait plus souple et le bois plus rigide, ce contraste permet ainsi à Lélia Demoisy de jouer sur un étonnement, voire une inquiétude ou un émerveillement. Tant d’émotions que l’on éprouve immergé dans une forêt comme elle le raconte en se souvenant d’une expérience personnelle au Canada en plein hiver.

    Diplômée des Arts Décoratifs de Paris en 2015, Lélia Demoisy reçoit la bourse “Jeune talent” de la Fondation Mécène & Loire en 2016. Après une année de résidence auprès de la Tribu de Trueno en Patagonie (Argentine) en 2019, elle commence à proposer des installations extérieures au Parc de la Villette à Paris, au Potager du Roi à Versailles, à Annecy, Lausanne, Nanterre et Angers. Si la plupart sont éphémères comme sa proposition pour le Domaine de Chaumont-sur-Loire, d’autres comme La belle mort dans le Parc national des Forêts sont pérennes. Après deux première expositions personnelles à la Galerie Sono et au Centre d’art La Terrasse à Nanterre en 2022, l’artiste devrait à nouveau présenter un accrochage solo en septembre 2023 à la galerie By Lara Sedbon.

  • Né en 1988, Quentin Derouet vit et travaille entre Paris et l'Aveyron.

    L'œuvre de Quentin Derouet ne se laisse pas facilement définir. L’artiste qui se revendique volontiers protéiforme a organisé de grandes fêtes/performances dans la lignée de l’esprit Fluxus (Le Cirque Noir- La fête du plus jamais - J’aime bien jouer avec les fleurs et vous ?, 2012), a formulé un parfum en distillant et détruisant ses œuvres de jeunesse (Intention, 2013), a participé à l’élaboration d’une nouvelle variété de rose dont la seule caractéristique serait de laisser la plus belle trace lorsqu’elle est écrasée. Poète peut-être avant tout, il revendique une démarche dans laquelle ses différentes séries de « rose sur toile » sont avant tout des témoins. Ses toiles qui entrent aussi bien en conversation avec l’art pariétal que la peinture contemporaine doivent ainsi être vue comme partie d’un processus. Cultivateur de sa propre roseraie dans son jardin/atelier dans l’Aveyron, il ne peint plus alors que selon les floraisons et trouve dans l’entre-temps d’autres formes d’expression.

    Diplômé de la Villa Arson en 2012, Quentin Derouet est lauréat dès 2015 du concours Les Réalisateurs, piloté par Fabrice Hyber, qui lui permet de travailler main dans la main avec un entrepreneur. Exposé notamment Musée d’Art Contemporain et moderne de Strasbourg (2022), au Musée Masséna à Nice (2022), au Musée d’Art Contemporain de Nice (2018), au Kunst Merano Arte en Italie (2015) ainsi qu’à la Villa Arson (2014), il poursuit aujourd’hui sa pratique artistique en parallèle de son travail de commissariat. Il a co-fondé, la galerie Pauline Pavec où il œuvre, en parallèle de sa pratique, à la redécouverte d’œuvres d’artistes comme Robert Malaval ou Jacques Prévert.

  • Née en 1972, Mireille Favergeon vit et travaille à Grignan.

    Mireille Favergeon présente son travail de céramiste comme un travail sans fin. A partir d’une seule matière, la porcelaine qui est pour elle l’exigence, la blancheur et la mémoire, elle passe d’une idée à une autre, d’une image mentale à une autre. A partir d’une seule couleur, le céladon et ses nuances infinies, sa tradition de calme et de pureté, elle compose un paysage d’humeurs et d’envie. A partir de trois techniques ou directions, elles compose une oeuvre où se croisent à la fois des formes irrégulières, accidentés qui jouent avec l’histoire de la céramique par un travail de la plaque ; des formes très contemporaines, cylindriques, où la recherche d’empilements, de superpositions et le travail d’émail créée un effet haptique et enfin des pièces qui entre l’ancien et le moderne proposent un équilibre entre addition et soustractions.

    Après des études aux Beaux-arts de Tourcoing, spécialisée en photo, Mireille Favergeon se forme à l’École de Céramique d’Aubagne où elle est diplômée d’un CAP Tournage et d’un CAP Décoration. Récompensé en 2011 par le Prix Bettencourt pour le projet l’Usage des jours, elle montre à de multiples reprises son travail en Corée où son travail du céladon lui vaut une acquisition par le musée de Gangjin. Après avoir créé son atelier L’Astrée à Grignan, elle crée et dirige en 2017 la galerie collective de céramique à Vaison-la-Romaine : La Station Galerie.

  • Né en 1981, François Génot vit et travaille à Diedendorf.

    François Génot emprunte son attitude et l’élan de sa démarche à la résistance et à la prolifération du vivant. Il élabore un langage formel sensible et énergique rythmé par l’expérience des lieux. Les déplacements, la collecte et une attention particulière aux matières, aux formes et aux phénomènes naturels nourrissent sa pratique. Son attention à la nature sauvage du quotidien qui habite nos espaces anthropisés, lui ouvre des portes sur les mondes humains, animaux, végétaux ou minéraux en présence, avec lesquels il tente de trouver de nouveaux modes de cohabitation et de partage. Les procédés développés au grès des saisons et des différents milieux qu’il fréquente lui permettent d’entretenir une collaboration active avec le vivant. Les méthodes empiriques nées de ses systèmes d’attentions, des jeux de formes et de matières, des actions de terrain témoignent d’une démarche tournée vers la compréhension et la traduction d’autres formes de langages, des modes d’expression du vivant.

    Actif sur la scène internationale depuis 2005, François Génot a réalisé de nombreuses résidences et expositions. Il a récemment collaboré avec la Fondation François Schneider à Wattwiller, le CIAP - Île de Vassivière, Les Laboratoires d’Aubervilliers, Ergastule à Nancy, le CACLB à Montauban en Belgique, la Saarlandisches Kunstlerhaus à Sarrebruck en Allemagne, et avec Langage Plus à Alma au Québec en 2013. En 2020 et 2021 son travail entre dans les collections du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg et du FRAC Alsace. En 2023 il développera un projet d’envergure avec le FRAC Alsace autour des questions de féralité, il sera en résidence à la Ferme Asile à Sion dans le Valais Suisse et présentera une exposition monographique à Engramme à Québec. Membre fondateur et acteur de nombreux projets associatifs de territoire, il participe activement au développement de la culture en milieu rural. Il enseigne le dessin à l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine à Metz depuis 2016.

  • Né en 1988, Sylvain Le Corre vit et travaille à Lorient.

    De premier abord entre étude naturaliste et introspection, son approche est une forme d’immersion dans l’intimité des milieux naturels. Sylvain Le Corre explore des paysages, par ce qui les compose. C’est ainsi qu’il note, enregistre, photographie les détails insolites, les curiosités et les anomalies du monde animal, végétal, minéral, pour ensuite recréer à l’atelier des paysages, des mondes fantasmés. Il développe son propre vocabulaire et invente un monde dans lequel toute création serait en état de transition. Chaque prélèvement dans la nature est prétexte à l’existence d’un nouveau langage à travers des dessins, des aquarelles, des peintures et des volumes. C’est donc à travers une production multi- médiums que Sylvain Le Corre conçoit sa démarche, ses créations et installations. Si son travail en duo l’associe régulièrement à l’artiste Nicolas Desverronnières, Sylvain Le Corre a également mené des projets avec le collectif lorientais d’artistes Multi-Prises. Il est membre du réseau BASE - Documents d’Artistes en Bretagne et adhérent du réseau A.C.B, Art Contemporain en Bretagne.

    Diplômé de l’EESAB – site de Lorient. Il obtient son DNSEP en 2014 avec félicitations du jury. Dès lors, il intègre la programmation d’art contemporain à travers expositions personnelles et collectives entre la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine et la région Grand-Est. Son parcours est marqué par plusieurs résidences en solo ou en duo au sein de centres d’art contemporain, à l’instar des Ateliers du Vent (Rennes, 35), en 2017, du Domaine de Kerguehennec (Bignan, 56) en 2017-2018 ou récemment la Galerie du Dourven (Trédrez-Locquémeau, 22) en 2020-2021.

  • Née en 1983, Célia Nkala vit et travaille à Paris.

    "L’œuvre de Célia Nkala se lit comme un fantasme mystique, une fiction mythologique, une archéologie folle, placée entre récit fondateur et conte futuriste. Avec ses sculptures inspirées d’instruments rituels, d’armes tribales, d’outils astronomiques ou de fétiches ésotériques, elle en appelle aux croyances les plus archaïques de l’homme, et régénère en lui un lien cosmique, son adhésion naturelle à la totalité du monde. A une époque où l’affaiblissement de l’idée de transcendance et des pratiques religieuses fragilisent l’expression de la spiritualité, elle conçoit des œuvres simples et neutres qui jouent avec les codes de l’art sacré, se demandant ce que pourrait être un paganisme contemporain. La géométrie céleste des formes (pyramide, cône, sphère...) est ici associée à des processus organiques plus terriens (sédimentation végétale, érosion minérale, sertissage de la cendre ou de la terre) dans la production d’objets métaphysiques, bien que sans religion. Par elle, Célia Nkala illustre avec force la définition de « l’art comme vestige » proposé par Jean-Luc Nancy pour qualifier l’état de l’art contemporain : la production d’œuvres comme autant de fumées sans feux, traces du passage d’un dieu visiblement mort, fragments d’un monde disparu dont seule subsiste la charge symbolique potentielle. » Florian Gaité

    Après des études d’Arts plastiques à la Sorbonne, de Design puis de Design textile (Esad, Reims et Lisaa, Paris), Célia Nkala travaille durant plusieurs années au sein de la maison Christian Lacroix en tant que designer textile avant de fonder en 2011 le studio de design Perception Park qu’elle transforme en galerie de 2013 à 2016. Aujourd’hui représentée par la galerie Da End, Paris, elle a pu montrer son travail au 65ème salon de Montrouge, à l’édition 2021 d’Exporama à Rennes mais également à Double Séjour, Chez Kit ou encore au Musée Cognac-Jay.

  • Né en 1965, Paul de Pignol vit et travaille entre Paris et Montigny-sur-Loing.

    Qu’il sculpte, peigne ou dessine, Paul de Pignol parle toujours de volumes, d’effets de lumières et de matières. Pour lui, “Tout ce qu’on rajoute souligne les manques”. Sa façon de gratter la peinture avec une pointe sèche ou de retirer à la gomme mie de pain le graphite procède d’un même mouvement de retrait. Travaillant par couches, l’artiste sédimente le paysage. Avec son atelier non loin de Fontainebleau et de ses formations rocheuses, l’artiste qui a beaucoup médité sur l’épure des sculptures préhistoriques trouve un prétexte pour aller sur le motif ou se livrer à de vrais morceaux de peintures. Cherchant à traduire la lumière qui passe au travers des arbres, il travaille la consistance de ses couleurs et touche après touche sur des formats qui tiennent dans sa main, ou un peu plus grand il travaille à rendre tangible la possibilité de s’enfoncer dans les bois. Habitué depuis 2010 à travailler avec des auteurs comme Michel Butor, Pierre Bergounioux, Henri Thomas, Antoni Casas Ros, Myriam Eck, Pascal Quignard, Zeno Bianu et Odile Massé pour plusieurs éditeurs, il trouve dans ses compagnonnages littéraire une forme de complémentarité.

    Sorti en 1991 de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et plus particulièrement de l’atelier de peinture de Pierre Carron sans trouver nécessaire d’avoir son diplôme, Paul de Pignol participe à de nombreuses expositions en France avec les galeries Koralewski et Loo & Lou et à l’étranger notamment à Bruxelles avec la galerie Fred Lanzenberg ou à la Triennale de Sculpture de Poznan. Enseignant de dessin pour l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est depuis 2003, il donne également cours à l'École nationale du paysage de Blois.

  • Née en 1990, Aurélie Scouarnec vit et travaille à Paris.

    Aurélie Scouarnec n’entame jamais une série de photographies dans laquelle elle ne soit pas personnellement impliquée. Son travail de l’image intervient comme un processus de transmission. Qu’elle enregistre les gestes de vétérinaires dans un centre de soin pour la faune sauvage dans sa série Ferae ou les préparatifs d’une fête bretonne dans sa série en cours, elle accorde beaucoup d’importance à ce qui passe entre les mots dans ces moments liminaires, entre la vie et la mort, l’humain et l’animal, le profane et le sacré. Plus largement depuis Anomia elle se saisit de la photographie quand les mots se refusent et que le langage parlé se dérobe comme moyen d’explorer des rapports complexes entre langage et mémoire. Dans une même recherche plastique autour de la lumière, des textures, des sensations, elle rend tangible des relations invisibles, parlant des détails imperceptibles sans pour autant lever le voile ou prétendre résoudre une énigme.

    Photographe autodidacte, Aurélie Scouarnec a été lauréate de la Bourse du Talent en 2021, finaliste du Festival International de Photographie de Hyères en 2018, et a récemment exposé son travail à la galerie l’Imagerie à Lannion (2020), et au sein de différents festivals ces dernières années comme InCadaqués ou le Festival International de la Photographie d’Hyère. Récemment entrée dans les collections photographiques de la BNF, elle obtient en 2022 le Soutien à la Photographie Documentaire Contemporaine du CNAP pour un nouveau projet.

  • Née en 1997, Eugénie Touzé vit et travaille à Paris.

    Elle fait ses études aux Beaux-Arts de Paris aux côtés des chefs d'atelier : Patrick Tosani, Clément Cogitore et Éric Poitevin. Au cours du développement de sa pratique, elle retourne régulièrement en Normandie dont elle est originaire.

    En 2020, elle se rend à Iceland Academy of the Arts (Reykjavík) dans le cadre d'un séjour Erasmus. Ce voyage ne fait que renforcer sa volonté à développer son travail dans des espaces isolés, jusqu'à éprouver le sentiment de présence sous-jacent à chaque paysage, à chaque fragment d'espace.

    En 2021, elle obtient son diplôme de fin d'études aux Beaux-Arts de Paris avec les félicitations du jury. En 2022, elle est en résidence au Théâtre des expositions en partenariat avec les Beaux-Arts de Paris, où elle réalise le commissariat de l’exposition collective « L’Appel », interpellant le rapport enfoui de l’humain au monde sauvage. Elle est lauréate du Prix des Fondations pour la photographie, remis grâce à La Fondation de France en partenariat avec les Beaux-Arts de Paris. Accompagnée par la Galerie Sono (Paris), elle présente la vidéo « J’ai cru voir » à l’occasion de Around Video Art Fair (Lille) et remporte le prix du Centre Wallonie Bruxelles-Paris.

  • Née en 1993, Louise Vendel vit et travaille à Paris.

    Louise Vendel développe une pratique artistique mettant en relief les indices d’une relation complexe entre l’Homme et son environnement. Au travers de ses dessins et installations, elle s’attache à faire dialoguer les traces des comportements sauvages et naturels avec celles de nos instincts émoussés par notre confort occidental. Au sein de son travail, la perception de l'espace par le spectateur, la matérialité de l'objet ou encore les codes de la muséographie sont des composantes à considérer au même titre que le fusain qu'elle applique, les encres qu'elle dilue, la céramique qu'elle modèle. Louise Vendel tend à mettre en lumière la sensibilité qui émane de ces situations hybrides qui mêlent comportements et aménagements, symboles et signes humains ou non humain, créant ainsi des scènes étranges, pathétiques ou encore cruellement banales.

    Diplômée de l'École des Arts Décoratifs en 2018, Louise Vendel fut résidente à Mains d'Œuvres la même année, à La Villa Belleville (2019) ainsi qu'à la Cité Internationale des Arts (2019-2020). En 2020, elle est entre autre invitée à exposer au sein de la Biennale Artpress des jeunes artistes (Musée d'Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne, Citée du design) et la 71ème édition de Jeune Création à la Fondation Fiminco (2021). Son travail fut soutenu par la bourse « Chaire Innovation et Savoir-faire » Bettencourt Schueller (2018), la Bourse Scam « Écritures et formes émergentes » (2019). ainsi que récompensé par le Prix Dauphine pour l'Art Contemporain (Prix du Public 2019).

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